Le retraitement endodontique
La  sélection du cas avant d’entreprendre un retraitement endodontique  est  une étape tout aussi importante que la technique de retraitement. 
La  décision repose sur l’évaluation de la faisabilité du  retraitement,  c’est-à-dire sur l’évaluation et l’anticipation de tous  les obstacles  présents ou potentiels consécutifs à l’ancien traitement  et à la  restauration de la dent 
Def du retraitement 
Le  retraitement endodontique consiste à éliminer de la dent tous les   matériaux d’obturation canalaire et à refaire le nettoyage, la mise en   forme et l’obturation des canaux. 
Le  retraitement est fait lorsque le traitement initial apparaît  inadéquat  ou a échoué, ou lorsque le réseau canalaire a été contaminé  par une  exposition prolongée à l’environnement intra-oral. (Définition  de  l’American Association of Endodontics Glossary – Contemporary   terminology for Endodontics Fifthedition 1994). 
Quelques chiffres
Le taux de réussite des traitements endodontiques varie suivant les auteurs ; il est proche de90%. 
La reprise de traitements endodontiques représente 75 à 80 % des actes endodontiques effectués au cabinet dentaire. 
Le  taux de réussite des reprises de traitements endodontiques est  moins  élevé et dépend de la présence d’une lésion péri apicale ou non,  mais  serait, d’après MATCHOU, bien plus élevé que les 70 % classiquement   rapportés dans la littérature. (VAN NIEUWENHUYSEN, 62) (MACHTOU, 40 et   42). 
Objectif du RTE
L’objectif du retraitement endodontique est le même que celui du traitement endodontique initial 
supprimer  tout foyer infectieux potentiel ou déclaré et prévenir les  récidives  par une obturation hermétique du réseau canalaire, répondant  aux règles  de bonne pratique établies pour le traitement endodontique  initial. 
Le  retraitement doit plus particulièrement viser éliminer les   microorganismes qui ont résisté au précédent traitement ou qui ont   ultérieurement colonisé l’endodonte de la dent. 
Une  désinfection aussi parfaite que possible, obtenue par une  préparation  sérieuse du canal,aura pour effet d’éliminer la réaction  inflammatoire  due à la présence de germes et de toxines dans le canal.  Une fois  l’inflammation disparue, les mécanismes de défense de  l’organisme  assureront la réparation tissulaire (LAURICHESSE, 34). 
Indication du RTE
1  – Le RTE est indiqué lorsqu’une pathologie péri-apicale ou   péri-radiculaire d’origine endodontique est diagnostiquée et met en   cause une dent ou racine dont le réseau canalaire a déjà été obturé. 
2  – En l’absence de toute pathologie, lorsque le renouvellement d’une   obturation coronaire ou lorsqu’une reconstitution prothétique est   envisagée, le RTE est indiqué seulement si la qualité de l’obturation   est insuffisante. 
3  – La défaillance et/ou le vieillissement d’une restauration  coronaire  devenue non hermétique peuvent compromettre le succès d’un  traitement  endodontique sous-jacent et contraindre au RTE. 
En  dehors de l’urgence, le RTE s’intègre dans un plan de traitement   global adapté aux besoins et à la demande de chaque patient. 
Le  RTE n’est indiqué que si la dent peut être ensuite restaurée ou   reconstituée de manière durable. L’état général et l’âge du patient   peuvent contre-indiquer un RTE, considéré comme plus complexe, plus   contraignant et plus aléatoire qu’un TE. 
Contre indication du RTE
Elles sont celles de l’endodontie classique 
Ø Support parodontal insuffisant après évaluation des possibilités de guérison (poches profondes, dents très mobiles…) 
Ø Fracture verticale ou fêlure 
ØDent trop délabrée et sans position stratégique 
ØOuverture buccale ne permettant pas un accès instrumental suffisant 
Les Contre-indication médicale 
Les  recommandations de la cinquième conférence de consensus en   thérapeutique infectieuse sur la prophylaxie de l’endocardite   infectieuse concernent le RTE ; elles sont rappelées ci-dessous: 
-  "Chez les patients à haut risque d’endocardite infectieuse, les   pulpopathies, les parodontopathies et les traumatismes nécessitent   l’extraction. Les prothèses sur dents à dépulper, les implants et la chirurgie parodontale sont formellement déconseillés". 
-  "Lors de la préparation à une chirurgie de remplacement valvulaire,   les malades rentrent dans la catégorie à haut risque d’endocardite   infectieuse; seules seront conservées les dents pulpées ou présentant un   traitement endodontique parfait, sans élargissement desmodontal,   remontant à plus d’un an,et au parodonte intact. Toutes les autres dents   dépulpées dont le traitement endodontique est incomplet, les dents  dont  le support parodontal est pathologique, les racines et apex  persistants  seront extraits aumoins quinze jours avant l’intervention  cardiaque". 
Les échecs des interventions endodontiques et leurs complications
Les  complications des interventions endodontiques constituent en  effet des  « échecs », l’aggravation de l’état pathologique pour le quel   l’intervention endodontique a été pratiquée et l’apparition d’un nouvel   cas pathologique dans un site voisin ou éloigné. 
Nous  citerons à titre d’exemple la pulpite chronique sous-jacente à  la  plaie dentinaire coiffée devenant une pulpite aiguë et le traitement   d’une pulpite donnant naissance à une desmodontite. 
Il existe d’autres échecs qui proviennent d’erreurs ou de fautes dans les techniques opératoires. 
Il  convient de rechercher les causes de ces divers échecs  opératoires et  de voire si l’on peut les éviter ; puisqu’ils sont  iatrogènes. 
ØUne  autre variété d’échec réside dans la récidive. Le traitement ne  permet  pas d’obtenir la guérison définitive et la pathologie recommence,  sans  qu’il y nécessairement une aggravation clinique   notoire…par exemple ; la reconstitution de la dent est mal réalisée et   la carie reprend, une nouvelle crise de pulpite réapparaît, etc. 
Echecs liés à des erreurs de diagnostic
-L’échec  du traitement repose sur une double erreur de diagnostic et   d’indication thérapeutique. Est-ce que cette erreur est excusable,   est-ce qu’elle est à la limite de la faute ? 
L’incertitude est le fait de l’endodontie ; il faut beaucoup de prudence. 
Comme  son nom l’indique, l’endodontie se situe « en dedans ». Elle  est  invisible : à l’intérieur de la dent pour la pulpe, à l’intérieur de   l’os pour le desmodonte. 
La  clinique fait seulement apparaître un ou deux signes qui  permettent le  diagnostic de l’inflammation mais n’apporte aucun élément  sûr pour  affirmer l’état pathologique exact du tissu, surtout pour la  pulpe. Et  puis on sait que les lésions sont hybrides entre le chronique  et  l’aigu, et même la nécrose. Aussi quand on cherche à obtenir la   guérison par la réversibilité des phénomènes inflammatoires le   praticien, n’est en possession que d’éléments incertains. 
Il n’a comme seul recours la pratique des pansements d’attente et puis la surveillance de l’évolution. 
   La radiographie apporte bien quelques renseignements sur des   modifications au niveau du minéral, en plus ou en moins, mais ne peut   apporter que des éléments complémentaires pour conforter le diagnostic. 
Les  risques d’erreurs sont nombreux : peut-on précisément délimiter  le  passage de la dentine affectée à la dentine infectée ? Peut-on être   absolument certain de la pénétration d’un canal ? De la qualité d’une   obturation canalaire ?des matériaux destinés à cette obturation ? Des   réactions biologiques des tissus malades ?etc. 
Dans  ces conditions, il est prudent de ne faire que du provisoire.  Ne  jamais reconstituer définitivement une dent avant que le début de la   cicatrisation n’ait eu lieu ; bien entendu, jamais le jour de la taille   d’une cavité, jamais quelques jours après la pose d’un pansement   dentinaire ou d’une obturation canalaire. 
  Mieux savoir attendre et au besoin rattraper une mauvaise évolution que de tout recommencer après un échec cuisant. 
Echecs liés aux interventions endodontiques
Pour  les énoncer, il suffit de consulter la technique de chaque   intervention endodontique et de noter les erreurs à éviter à chaque   temps opératoire susceptible d’en engendrer. 
Les traitements préventifs des complications constituent autant de solutions pour les éviter. 
Ces faits sont très nombreux. L’opérateur doit bien les connaître et les avoir constamment à l’esprit pour les éviter. 
Complications opératoires des interventions endodontiques 
Comme  pour toute intervention chirurgicale, les interventions  endodontiques  peuvent être accompagnées d’un certain nombre de  complications ; leur  nature peut être très variée.
Au  cours de l’intervention, il s’ajoute un fait imprévu dont  l’importance  varie beaucoup ; sa répercussion peut être un simple  allongement de la  durée de l’intervention, ou la mise en action d’une  nouvelle technique  opératoire, mais elle peut aussi mettre en cause  l’avenir de la dent  (fracture d’instrument,…) ; certaines complications  sont mêmes si  graves que c’est l’avenir du sujet qui peut être mis en  cause (syncope,  déglutition d’un instrument dans le carrefour  aéro-digestive). 
La  connaissance de l’état général du malade et la prémédication,   l’application rigoureuse des techniques bien au point suffisant à   réduire ces complications à quelques unités. Mais leur suppression   totale n’est pas possible car on ne pourra jamais éviter une anomalie   anatomique, une « paille » dans un métal, un geste maladroit, un   opérateur fatigué, etc. 
Cavite d’accès 
Il  semble que la majorité des accidents opératoires et les  complications  de l’endodontie surviennent pendant la préparation de la  cavité d’accès  ou résultent de ce que l’on a pas donné à cette cavité  les dimensions  ou la forme souhaitable.
L’erreur  la plus courante est de la faire petite (fig.1), elle  conduit à la  rétention du tissus pulpaires, particulièrement dans la  régions des  cornes pulpaires, et donc à une discoloration de la dent, 
elle  entraîne aussi des difficultés dans la découverte des orifices  des  canaux dont certains risquent ainsi de passer inaperçues. De plus,  ci  l’orifice d’accès n’est pas adéquat les instruments à canaux risquent   d’être fâcheusement orientes par les parois de la cavité d’accès ce qui   accroît le risque de perforation radiculaire. Il importe de se rappeler   que les orifices des canaux radiculaires d’une dent qui a plus d’un   canal se trouvent en périphérie du plancher pulpaire, dans les angles.
Le  raccourcissement de cuspides est souvent utile parce qu’il  facilite  l’accès a une canal. Les cuspides fragiles devront toujours  être  coupées ou réduites pour prévenir les fractures coronaires ou   corono-radiculaire .Les fractures dépassent souvent toutes les   ressources thérapeutiques .Dans la plupart des cas elles auraient pu   être prévenues par la section d’une cuspide lors de la préparation de la   cavité d’accès.
Réactions aux médicaments :     -Irritation locale :
Certains  antiseptiques utilisés dans les canaux radiculaires,  particulièrement  les aldéhydes et les dérivés de phénol, peuvent  attaquer non seulement  les bactéries mais aussi les cellules des tissus.  Ils risquent donc de  provoquer une inflammation chimiquement induite  dans les tissus  périapicaux et une exsudation dans le canal. Les auteurs  de langue   anglaise désignent cet état par l’expression « weeping canal » (canal   qui pleure) et il est contrariant en ce que la partie apicale du canal   ne peut être asséchée correctement. D’autre part l’exsudation   périapicale de cause chimique peut être confondue avec une parodontite   apicale et dans le but d’éliminer cette infection supposée on risque   d’utiliser des médicaments encore plus agressifs et d’aggraver la   situation. 
La  bonne attitude thérapeutique est l’arrêt des antiseptiques puis   l’introduction d’hydroxyde de calcium dans le canal pour deux ou trois   semaines. L’exsudation d’origine chimique va alors s’arrêter et le canal   pourra être asséché et obturé 
D’autres  médicaments qui sont sûrs quand on les utilise correctement  peuvent  provoquer de sérieux dommages aux tissus dans certaines  circonstances  fâcheuses. 
u  Si au cours d’une irrigation canalaire d’hypochlorite de sodium,   l’aiguille de la seringue se bloque dans le canal, le médicament risque   de passer au-delà du foramen apical, dans les tissus parodontaux , et   d’y provoquer la nécrose du ligament, de l’os alvéolaire et de la   muqueuse. 
De  telles lésions sont extrêmement douloureuse et peuvent nécessiter  un  traitement analgésique pendant plusieurs jours. Une antibiothérapie   doit aussi être instituée pour prévenir l’infection des tissus altérés. 
Les  lésions peuvent avoir un aspect inquiétant et faire souffrir  mais  elles sont superficielles et beaucoup moins sérieuses que les  réactions  qui sont provoquées par l’injection d’un médicament toxique  au-delà de  l’apex d’une dent. 
- Réactions neurotoxiques  :
La  neurotoxicité d’un médicament ou d’un ingrédient actif d’un  matériau  dentaire peut poser des problèmes particuliers en endodontie  parce  qu’un tronc nerveux majeur, le nerf mandibulaire, peut être  affecté à  un tel degré que sa fonction risque d’être définitivement  compromise  (fig.2.). 
Il  existe un grand nombre d’observations publiées de dysesthésies de  ce  nerf. La plupart des incidents surviennent après obturation  canalaire  avec un matériau contenant du formaldéhyde.
le  Formaldéhyde est puissamment neurotoxique et son effet est   irréversible. Dans quelques cas seulement, les patients ont récupéré une   sensibilité normale après ablation chirurgicale du matériau venant au   contact du nerf. 
Bien  d’autres substances utilisées en endodontie ont aussi un  certain effet  neurotoxique. Parmi les médicaments qui ont leur place en  endodontie  moderne, on doit citer le chloroforme et l’eugénol. Mais au  contraire  du formaldéhyde ces deux substances ont un effet réversible  même à  fortes concentrations. 
Fausses routes :    
Perforations de la chambre pulpaire :
Perforations de la chambre pulpaire :
La  perforations de la dent avec une fraise est un accident courent  lors  de la préparation de la cavité d’accès .Ce la se produit  généralement  parce que l’opérateur n’a pas étudie les dimensions, ni la  forme de la  couronne et de la chambre pulpaire, ni la direction des  racines .Une  bonne radiographie prise selon la technique du longe cône  est donc de  la plus grand utilité. 
Une perforation latérale devra être exposée chirurgicalement et obturée comme une cavité de classe   V. Une perforation de la furcation au contraire, lorsqu’elle est   réparable, doit être obturée a partir de la chambre pulpaire .En   principe dans ces cas, on peut utilises les même matériaux que pour les   obturation apicales a rétro et la réussite ou l’échec vont dépendre de   la possibilité ou de l’impossibilité de réaliser la fermeture  hermétique  de la perforation qui seul peut éviter l’installation d’une  infection  parodontal.
Le  traitement doit être fait aseptiquement. La chambre pulpaire est   nettoyée avec une solution stérile, soit de sérum salé soit   d’anesthésique et le saignement est arrêté avec des boulettes de coton   et des cônes de papier. On tasse alors minutieusement dans la   perforation un matériau capable d’en assurer la fermeture hermétique . 
Si  la perforation du ligament est large il est opportun de plaquer de   l’hydroxyde de calcium contre le tissu parodontal comme une matrice sur   laquelle le matériau d’obturation pourra être tassée. De cette façon,   on limite les risques de passage de matériau d’obturation dans le   parodonte. Une fois que la perforation a être bien obturée la cavité   d’accès est immédiatement fermée et la suite du traitement est remise a   une séance ultérieure. 
Perforations radiculaires :       Perforations apicales 
Les  perforations radiculaires surviennent lors de l’alésage du canal.   Elles siégent en général au tiers apical des racine courbes, du côté   extérieur de la courbure Trois causes prédominent :une cavité d’accès   inadéquate, une précourbure mal adaptée des instruments a canaux et   l’utilisation d’un instrument trop gros pour atteindre trop tôt la   longueur de travail de l’instrument. Souvent ces fautes sont diversement   cumulées.. coupe d’une perforation apicale. Du tissu conjonctif du   ligament s’est développé dans la perforation du canal   (hématoxyline-éosine) 
Lorsqu’une  telle perforation est constatée, il faut faire tout son  possible pour  remonter dans le canal en utilisant une lime de type k,  petite (n°8 à  15) est suffisamment courbée, et un agent chélateur (EDTA)  en  abondance. Si le canal anatomique est retrouvé il est alésé et  préparé  de la façon classique puis obturé sans se soucier de la  perforation et  si en a su évite ou éliminer une infection, un nouveau  tissu conjonctif  va s’y organiser .
Du tissu conjonctif du ligament s’est développé dans la perforation du canal 
Mais  si le trajet de la perforation a plus de 3 mm de long il doit  être  rempli et obturé comme la bifurcation d’un canal radiculaire . Cela   peut être extrêmement difficile. Un localisateur électronique d’apex   peut y être extrêmement utile en aident a déterminer l’exacte position   de la surface radiculaire 
Il  ne faut pas entreprendre l’obturation d’une telle perforation   radiculaire sans savoir qu’un débordement du matériau d’obturation est   presque inévitable en raison de la forme tubulaire de la perforation   sans le moindre relaie pour arrêter l’obturation, contrairement à se   qu’il en est lors de l’obturation de la partie apicale d’un canal. 
Des problèmes particuliers se posent si après la perforation radiculaire les instruments ne peuvent retrouver le canal. 
Si  la perforation s’est produite de 1 à 4 mm de l’apex d’une dent   vivante, le canal doit être alésé et obturé jusqu’à un millimètre de la   perforation (utiliser un localisateur apical) et l’on abandonne les   millimètres non traités. Cette approche thérapeutique peut également   être tentée pour les dents à pulpe mortifiée mais alors la seule chance   de réussite est que puisse être éliminée l’infection de la partie   apicale de la racine qui n’a pu être préparée par des instruments. . 
Perforations latérales
Comme  pour les perforations apicales, la cause la plus fréquente des   perforations radiculaires latérales et une mauvaise préparation de la   cavité d’accès au canal, dont résulte un mauvais guidage des instruments   à canaux. Dans les canaux courbes, un défaut de courbure des   instruments est un facteur courant de perforation radiculaire, il en est   de même d’une pratique imparfaite de la technique de limage de la   courbure extérieure. Ces insuffisances conduisent facilement à une   préparation trop rectiligne du canal et à une perforation de la courbure   intérieure de la racine . 
La  perforation par usure, à cause de son étendue et de son  irrégularité,  est une complication particulièrement sérieuse qui conduit  couramment à  la perte de la racine ou à l’extraction de la dent. 
Sinon,  les perforations radiculaires latérales doivent être traitées  comme  les perforations du tiers apical. Il faut toujours essayer de  retrouver  l’accès au canal. Si l’on y parvient, la dent doit être  traitée de  façon courante . 
Si  le canal radiculaire reste inaccessible aux instruments au delà de  la  perforation, l’ablation de la racine perforée constitue la solution   courante. Dans le cas d’une dent monoradiculée et très importante, on   peut essayer d’exposer chirurgicalement la région de la perforation et   de traiter et d’obturer la partie du canal inaccessible par voie   coronale. Mais dans la plupart des cas, ces dents finissent par être   extraites. 
Perforations lors de la préparation de tenons radiculaires : 
Les  perforations radiculaires surviennent souvent pendant la  préparation  du logement d’un tenon radiculaire. La cause la plus  fréquente de cet  accident est un erreur d’appréciation de la direction  de la racine lors  de l’ablation de la gutta ou de l’élargissement du  canal avec des  fraises grosses et toujours rigides. 
Les  perforations liées au logement d’un tenon radiculaire sont   généralement trop grandes pour qu’on puisse les traiter de l’intérieur   du canal. Dans la mesure du possible, elles doivent être exposées   chirurgicalement et fermées de l’extérieur . 
Le  tenon doit être scellé dans le canal avant le temps chirurgical  afin  de pouvoir enlever le ciment passé dans le parodonte lors de ce   scellement et de corriger les irrégularités éventuelles. L’orifice de la   perforation doit être scellé avec les matériaux utilisés pour les   obturations radiculaires à rétro comme un vernis et de l’amalgame. 
Fractures d’instruments :-
Si un instrument se fracture dans le canal pendant son alésage, il doit être enlevé dans toute la mesure du possible 
Mais  une telle fracture se produit généralement parce que le bout   d’instrument s’est coincé dans le canal et s’y est tordu. Dès lors, il   est habituellement extrêmement difficile de retirer les fragments de   l’instrument. Il faut faire une tentative d’alésage du canal le long du   fragment avec une second instrument à canal (lime k). Si c’est un  succès  le canal est élargi autant qu’il est possible au contact du  fragment.  On utilise les limes Hedstrom ou des instruments vibratoires  soniques,  avec patience et de bonnes quantités de chélateurs (EDTA),  pour tenter  de détacher le fragment et parfois on parvient  effectivement à  l’extirper. Mais dans la plupart des cas, il faut  savoir se contenter  d’obturer le canal à côté du fragment et au-delà.  Malheureusement, cela  ne sera réalisable dans beaucoup de cas et le  canal ne sera obturé que  jusqu’au fragment d’instrument . 
Cela  peut compromettre le succès du traitement, particulièrement si   l’instrument a été fracturé dans le canal d’une pulpe mortifiée   infectée. Le traitement pourra alors nécessiter une apicectomie, 
de préférence avec ablation du fragment d’instrument par l’extrémité apicale du canal puis obturation rétrograde. 
Dépassement apical de l’obturation 
On  peut dire qu’il y a excès d’obturation radiculaire lorsque la  matériau  pour obturation du canal déborde dans les tissus parodontaux   périapicaux. Les matériaux qui se répandent dans les tissus ont des   formes irrégulières et provoquent mécaniquement une réaction   inflammatoire. 
Aussi  les macrophages vont-ils essayer d’éliminer le matériau ou au  moins de  réduire les arrêts agressives pour supprimer les irritations   mécanique. De plus, toute propriété toxique ou allergénique d’un   matériau choisi pour être utilisé dans un canal est potentialisé lorsque   la surface de contact entre médicament et tissus est augmentée par le   passage du matériau hors canal. 
La  réaction inflammatoire due à un matériau d’obturation radiculaire  est  souvent visible sur une radiographie sous la forme d’une  radioclarté  autour de l’image du matériau. Mais si les matériaux  utilisés sont  raisonnablement biocompatibles, la lésion guérira dans la  majorité des  cas .
uLa  gutta est particulièrement bien tolérée par les tissus et les   matériaux de scellement canalaire, qui peuvent être irritants pour les   tissus, généralement se dissolvent ou se résorbent. Parfois un   dépassement de pâte péri apical provoque des symptômes de longue durée   ou des dysesthésies. 
uAlors  l’ablation chirurgicale du matériau peut être tentée. De même   lorsqu’un dépassement de pâte à l’apex est suivi d’une résorption   radiculaire, le traitement de choix est l’apicectomie avec ablation du   matériau. 
Evaluation du RTE
Nous évaluons un traitement endodontique d’un point de vue clinique et d’un point de vue radiologique (CLAISSE, 14). 
6.1. Signes cliniques 
6.1.1. Signes subjectifs 
Une douleur violente, irradiante et intermittente 
Une simple gène à la mastication, 
Une douleur lancinante, localisée, continue, exacerbée à la pression, 
Ces  signes sont ceux de nécroses pulpaires avec ou sans syndrome   desmodontal et plus rarement en cas de canaux oubliés, ceux des pulpites   aiguës. 
Les symptômes sont très variables. Ils peuvent être inexistants, frustres ou très marqués. 
6.1.2. Signes objectifs
uIls sont révélés : 
• à l’inspection 
Les muqueuses peuvent montrer 
Une tuméfaction, 
Une variation de teinte des tissus mous qui reflète souvent une pathologie sous jacente, 
Une fistule. 
• à la palpation 
La palpation peut provoquer une douleur ou détecter une tuméfaction objectivant l’existence d’une lésion périapicale. 
• à la percussion axiale 
Permet  de localiser une sensibilité anormale du ligament alvéolaire  dentaire  et du parodonte profond, signe d’une pathologie périapicale. 
6.2. Signes radiologiques
Les signes radiologiques d’un traitement endodontique incorrect se situent à 3 niveaux 
Obturations canalaires 
Présence d’une obturation inadaptée ;peu dense 
Le manque de densité est lié à une obturation qui n’est pas tridimensionnelle et l’absence   
d’étanchéité qui en découle peut être à l’origine du développement d’une pathologie trop courte ou inexistante
d’étanchéité qui en découle peut être à l’origine du développement d’une pathologie trop courte ou inexistante
Les  microorganismes, les toxines, les enzymes et les produits de   dégradation pulpaire contenus dans le canal sont des facteurs   irritatifs. Ils conduisent à des réactions inflammatoires provoquant la   lyse des tissus périapicaux. 
Toutes modifications des structures osseuses ou desmodontales 
Les  zones radioclaires apicales ou latéro-radiculaires Indiquent la   présence d’un kyste ou d’un granulome et par conséquent un traitement   endodontique incorrect. 
Une  diminution localisée de la radio-opacité signe un processus   inflammatoire ou infectieux en rapport avec un traitement endodontique   insuffisant. 
Décalcification ou ostéite condensante Peut révéler l’echec d’un traitement endodontique. 
L’inflammation  peut être à l’origine de la formation d’un os  sclérotique radio-opaque  dans la région apicale. Ce mécanisme, plus  fréquent chez les patients  jeunes et en bonne santé, est un phénomène de  défense destiné à  empêcher le passage des produits de dégradation  pulpaire vers l’os  alvéolaire. Cette zone radio-opaque est également  révélatrice d’un  traitement endodontique incorrect. 
La discontinuité de la lamina dura ou l’épaississement ligamentaire 
Remarques 
L’absence  d’image ne signifie pas forcément l’absence de pathologie  périapicale.  Cela dépend de l’angulation des rayons X, de la quantité de  perte  osseuse et de sa situation par rapport à la corticale. 
Les structures dentaires 
Résorptions radiculaires Dues à ’infection, qui détruisent la racine 
Hypercémentose apicale Due à l’inflammation 
Critères de décision du RTE
Le  traitement d’une lésion péri-apicale ou péri-radiculaire   radiologiquement apparente sous forme d’une résorption osseuse, en   rapport avec une dent ou racine dont le réseau canalaire a déjà été   obturé, fait l’objet de controverses. 
Les  variations de pratiques sont connues et aucun consensus  professionnel  ne semble établi. L’analyse de la littérature n’a pas  permis de mettre  en évidence de publication indiquant les probabilités  de guérison  spontanée, de persistance ou d’aggravation des lésions au  cours du  temps. 
En  dehors de l’urgence, le praticien a la possibilité d’orienter le   traitement vers quatre attitudes différentes selon l’état général du   patient, l’état de la dent et de son environnement, les symptômes   ressentis par le patient et les signes cliniques observés : 
1. abstention thérapeutique et instauration d’un suivi annuel si la dent est asymptomatique et neprésente aucun signe clinique, 
2. retraitement endodontique, 
3. retraitement par voie chirurgicale, 
4. extraction de la dent ou amputation radiculaire dans le cas d’une dent pluri-radiculée
La décision de RTE ne repose pas uniquement sur des critères objectifs clairement définis. 
Certains  praticiens considèrent que la présence de symptômes et de  signes  cliniques tels que tuméfactions, fistules,sont les seuls à  considérer,  alors que d’autres praticiens incluent parmi les indications  de RTE  tout changement radiologique dans la zone péri-apicale. En  théorie, la  décision de RTE repose sur l’établissement d’un diagnostic  mettant en  évidence l’origine endodontique de la pathologie. 
Chez  les patients n’ayant aucune contre-indication d’ordre général,  et pour  lesquels la conservation des dents dépulpées et traitées a été  jugée  possible et souhaitable, l’indication du retraitement sera  déterminée  en fonction de l’évaluation en terme de critères de  succès,d’échecs ou  de résultats incertains du traitement canalaire  initial (Annexe II), et  de la nécessité de réaliser une restauration  prothétique : 
- Si le succès est établi 
Aucune intervention n’est indiquée. 
Si l’échec est établi 
Tous  les cas avec une pathologie périradiculaire, avec ou sans  symptôme,  nécessitent un retraitement par voie canalaire ou par voie   chirurgicale, dans la mesure où la dent peut être conservée dans un état   fonctionnel et où les soins dentaires sont réalisables sur le patient.  
Après  avoir évalué et compris quelle était la cause de l’échec, le  facteur  déterminant à considérer entre le retraitement conventionnel ou   chirurgical est l’accessibilité aux canaux et à l’apex. Si l’accès   coronaire ne pose pas de problème le retraitement conventionnel est   indiqué en priorité car il est plus conservateur, et parce que le   pronostic de la chirurgie -résection apicale et obturation à retro- est   influencé par la qualité de l’obturation canalaire (32-35). 
L’endodontie  chirurgicale est indiquée dans les autres situations, en  particulier  si l’accès au réseau canalaire est impossible, fait courir  un danger à  la dent, ou implique un coût trop élevé. L’abord chirurgical  est de  plus requis en cas de matériau extrusé, avec persistance sur une  longue  période désignes et symptômes associés. 
- Si le résultat est incertain 
Ces  situations se caractérisent principalement par l’absence de   symptomatologie ou par des symptomatologies frustres associées à des   obturations canalaires non conformes sans lésion périradiculaire   radiographiquement décelable. Dans ces cas, il existe un risque d’échec   potentiel qui peut se manifester tardivement. Deux attitudes peuvent   être envisagées : la réintervention dans le but de prévenir un échec   futur, ou la surveillance clinique et radiographique, tant que le   résulat n’est pas classé comme succès ou échec. Lorsque le praticien est   perplexe, face à un dilemme sa décision doit toujours 
uêtre déterminée en fonction du meilleur bénéfice pour le patient, et sachant qu’il y a rarement urgence à intervenir. 
En  dernier ressort c’est la nécessité ou non de remplacer la  restauration  coronaire ou coronoradiculaire qui peut déterminer la  décision. Le  coût des restaurations étant élevé, il n’est pas  raisonnable de  réaliser une restauration sur une dent présentant un  pronostic  endodontique jugé incertain. Ceci conduit à deux solutions  chez les  sujets sains
-  lorsqu’une restauration coronaire doit être remplacée la ré   intervention doit être envisagée. Celle-ci est souhaitable dès lors que   l’obturation canalaire en place montre des signes évidents de   défaillance et si les risques liés à la dés obturation sont mineurs par   rapport au bénéfice attendu. 
-  lorsque la restauration coronaire peut être conservée : la   réintervention n’est pas utile, mais un suivi clinique et radiographique   annuel doit être instauré. 
Dans  cette dernière éventualité la notion de suivi clinique et   radiographique est importante, afin de prévenir les conséquences locales   et à distance du développement d’un foyer infectieux, qui resterait   méconnu pendant plusieurs années. 
Après  avoir posé l’indication d’un retraitement, le praticien doit   s’interroger sur la faisabilité de l’intervention. La décision de   reprendre le traitement dépend de sa faisabilité. 
La faisabilité d’un RTE 
La  faisabilité du retraitement implique une analyse individuelle de   chaque cas clinique et l’évaluation des paramètres suivants : 
• histoire du cas, 
• situation clinique, 
• anatomie, 
• nature de l’obturation canalaire en place, 
• facteurs réduisant les chances de succès, 
• possibilité de complications au cours du retraitement, 
• coopération du patient, 
• compétence de l’opérateur. 
La  prise en considération de tous ces éléments intervient dans le   pronostic et conduit soit à confirmer la décision, soit à modifier la   décision d’intervention : vers l’abstention; vers la chirurgie :   résection, hémisection, amputation; vers l’extraction. 
Pour  tous les auteurs le retraitement endodontique est une  thérapeutique  qui, en règle générale, requiert un temps d’intervention  plus long  qu’un traitement canalaire initial. L’impossibilité pour le  praticien  de prendre le temps nécessaire à l’intervention ne doit pas  conduire : 
à privilégier abusivement le retraitement par voie chirurgicale 
•  à l’abstention systématique conduisant à ignorer des foyers  infectieux  et à réaliser des restaurations prothétiques sur des dents au   pronostic endodontique douteux, 
•  à la mise en oeuvre de techniques iatrogènes (retraitement effectué   avec des insuffisances et/ou des fautes opératoires). Compte tenu de la   spécificité des techniques de retraitement endodontiques, il est   concevable que le praticien généraliste qui s’estime insuffisamment   compétent puisse adresser son patient à un praticien ayant une   expérience et une compétence reconnues en matière de pratique   endodontique. 
Le  praticien doit informer le patient du bénéfice et des risques   encourus, des aléas potentiels, des complications possibles du   retraitement endodontique, des répercussions sur le plan de traitement   buccodentaire. Le consentement éclairé du patient doit être obtenu avant   d’entreprendre le retraitement. 
En  fonction des données disponibles, le groupe de travail recommande   d’utiliser les critères résumés dans l’annexe II pour évaluer les   traitements endodontiques, et propose un organigramme pour le   retraitement endodontique (annexe III). 
| Signes cliniques | Signes radiographiques | |
| Traitement canalaire évalué comme un succès clinique | - pas de sensibilité à la percussion et à la palpation - mobilité physiologique - absence de fistule - dent fonctionnelle - pas de signes d’infection ou de tuméfaction - pas de signes subjectifs d’inconfort | - espace desmodontal normal ou étroit(<1mm) - disparition d’une image préexistante de raréfaction osseuse (ou de condensation osseuse- ostéite) - lamina dura normale analogue à celle de la dent adjacente - pas de résorption apparente - obturation dense, confinée à l’espace endodontique et semblant atteindre la jonction cémento-dentinaire (à 1 mm de l’apex anatomique approximativement) | 
| Traitement canalaire évalué comme un échec clinique | persistance de symptômes - fistule ou tuméfaction récurrentes - douleur à la percussion ou à la palpation, gène à la mastication - fracture dentaire non réparable - mobilité excessive ou destruction évolutive des tissus de soutien - impotence fonctionnelle de la dent - sinusite en rapport avec la dent traitée - adénopathie, fièvre | - augmentation de largeur de l’espace desmodontal (>2mm) - absence de réparation osseuse ou augmentation de taille de la raréfaction osseuse - absence de nouvelle lamina dura ou augmentation significative de la densité osseuse des tissus périradiculaires - apparition de nouvelles zones de raréfaction osseuse périradiculaire (raréfactions latérales) - espace canalaire visiblement non obturé ou présence de vide au sein del’obturation - extrusion excessive de matériau d’obturation dans le périapex avec des vides manifestes dans la portion apicale du canal - signes de résorption active associés à d’autres signes d’échecs radiographique | 
| Traitement canalaire évalué comme un résultat clinique incertain | - symptômes intermittents non reproductibles - sensations de tension ou impression de plénitude - léger inconfort à la percussion, palpation, et à la mastication - inconfort à la pression linguale - besoin occasionnel de médication analgésique | - augmentation de l’espace desmodontal (<1mm / <2mm) - raréfaction osseuse stationnaire ou en légère régression - augmentation d’épaisseur de la lamina dura par rapport aux dents adjacentes - signes de résorption dont on ignore l’état évolutif ou non - densité de l’obturation avec vides particulièrement dans le tiers apical - extension de l’obturation au-delà de l’apex anatomique. | 
Efficacité du RTE
L’efficacité  du RTE est souvent appréciée par la qualité technique et  matérielle de  la procédure d’obturation endodontique que reflète une  image  radiologique. L’efficacité du RTE peut aussi se définir en terme  de  disparition de symptômes et signes cliniques; en terme de guérison,  de  persistance, d’amélioration ou d’aggravation de la lésion osseuse à   l’aide d’une évaluation radiologique. L’efficacité du RTE peut également   tenir compte de composantes fonctionnelles et du degré de satisfaction   du patient. 
Une  étude de Bergenholtz et col. en 1979 présente les résultats d’un  suivi  de deux ans, de patients pour qui un RTE était indiqué. Les soins  ont  été effectués par des étudiants du Département d’Endodontie du  Service  d’Odontologie de Gothenburg, Suède. Au départ, 410 patients (170  hommes  et 240 femmes) ont été inclus dans l’étude et un total de 660  racines  ont été retraitées. Deux indications de RTE ont été distinguées.  
Une  première indication concernant 351 racines asymptomatiques, sans   lésion apicale radiologiquement visible, mais présentant des   insuffisances techniques dans l’obturation du réseau canalaire. Les   racines étaient destinées à recevoir une reconstitution coronaire   prothétique. 
Une  seconde indication concerne 309 racines en rapport avec une  résorption  osseuse péri-apicale radiologiquement visible. Pour 537  racines (81  %), l’obturation après RTE était située dans une zone plus  apicale que  celle du traitement précédent. Lors de la réévaluation, à  deux ans, 66  patients étaient perdus de vue et 17 racines ont été  extraites ou  traitées par chirurgie apicale. 
Au  total 556 racines (84 %) ont été réexaminées. Selon les principes   d’une approche conservatrice, dans le premier groupe, pour 86 % des   racines, aucune lésion n’est apparue et pour 14 % des racines, il y a eu   apparition de lésion péri-apicale. 
Dans  le second groupe, on note 36,6 % de guérisons et pour 63,4 % des   racines, il a été observé une diminution, une persistance ou une   aggravation de la résorption osseuse. Un nouveau calcul montre que les   pourcentages présentés dans l’article étaient optimistes. 
Allen  et col. en 1989 publient les résultats d’une étude  rétrospective, sur  dossier, portant sur 1300 cas de RTE. Les cas  sélectionnés ont été  suivis à l’Ecole Dentaire de l’Université d’Indiana  et dans deux  cabinets privés avec pratique exclusive de l’endodontie. 
Sur  les 1300 cas, 767 ont été perdus de vue(51,3 %). Les taux de  succès  cités dans la publication (65,6 %) ne peuvent pas être pris   enconsidération, en raison de quatre biais majeurs : étude   rétrospective; un seul investigateur; proportiontrès importante de   perdus de vue; les performances des praticiens ne reflètent pas celles   d’omnipraticiens. 
En étant conservateur, le taux de succès est de 32 % (415/1300) alors que les auteurs indiquent 65,6 %(415/633). 
Les résultats d’une telle étude ne peuvent pas être pris en considération. 
Il  n’a pas été possible d’identifier une étude prospective  comparative  établissant scientifiquement la supériorité à long terme du  RTE par  rapport à l’abstention et à la surveillance radiologique. 
Une  étude rétrospective de Van Nieuwenhuysen et col., en 1994, (37)  met en  parallèle les deux attitudes. Un seul investigateur a évalué 1032   racines traitées endodontiquement. Parmi elles, 612 ont été retraitées   et 420 racines asymptomatiques, sans signes cliniques et dont   l’obturation révèle radiologiquement des insuffisances n’ont pas été   retraitées, mais suivies sur une durée médiane de six ans.  
Parmi  les 612 racines retraitées, 260 l’ont été pour des raisons de  lésions  péri-apicales et 352 pour des "raisons prothétiques".  Globalement, sur  le plan technique, le RTE a été jugé correct pour 52,3 %  des racines,  amélioré pour 33,8 % des racines, équivalent pour 11,1 %  et pire dans  2,8 %. 
Un  ensemble de 420 racines asymptomatiques dont l’obturation  endodontique  est radiologiquement insuffisante n’ont pas été retraitées  mais  suivies radiologiquement sur une duréemoyenne de six ans. 
83,1  % des racines ne présentent pas de lésions péri-apicales   radiologiquementvisibles. L’évaluation clinique et radiologique montre   que la situation initiale reste stable dans 94,8 % des cas. Une guérison   partielle ou totale intervient dans 2,4 % des cas. L’apparition ou   l’augmentation de taille d’une petite image péri-apicale radio claire a   été observée dans 2,8 % des cas. 
Tant  qu’il n’y aura pas d’études avec une méthodologie rigoureuse et   apportant des preuvesjustifiant les indications de RTE, il ne sera pas   possible de recommander de manière formelle une attitude thérapeutique   particulière. 
En  l’absence de preuves suffisantes le groupe de travail estime que  le  retraitement endodontique se justifie dans un certain nombre de   situations cliniques, dont les complications péri-apicales et les   obturations manifestement déficientes lorsqu’un traitement restaurateur   de la dent est nécessaire. 
Compte  tenu du fait que le retraitement endodontique est une  thérapeutique  plus aléatoire qu’un traitement canalaire initial et que  le pronostic  du retraitement est moins bon, le groupe de travail insiste  sur la  nécessité de prévenir les échecs endodontiques et d’indiquer le   retraitement endodontique à bon escient.
Les moyens thérapeutiques
ici  n est pas nécessaire de décrire les différentes techniques de   désobturation coronoradiculaire. Il insiste sur le fait que ces   techniques doivent être sélectionnées en fonction du moindre traumatisme   pour la meilleure efficacité. La programmation du traitement comporte   deux étapes thérapeutiques (annexe IV protocole thérapeutique du RE). 
6.1. Accès aux orifices canalaires 
Les restaurations coronaires : 
La  recherche des orifices canalaires implique le franchissement des   obstacles coronaires que représentent les restaurations en place. Deux   solutions principales s’offrent au praticien : 
-  Déposer les restaurations déficientes (adaptation marginale   nsuffisante, récidive de carie) ou devant être refaites dans le cadre   d’un traitement prothétique global, avant d’entreprendre le   retraitement, et réaliser des restaurations provisoires adaptées. 
-  Aménager à titre temporaire les restaurations paraissant   satisfaisantes et compatibles avec la pose d’un champ opératoire (digue)   et l’obtention d’un accès adéquat aux canaux. Le danger est d’ignorer   un problème masqué par la présence de la restauration d’origine et de   laisser subsister une infiltration bactérienne préexistante. 
L’évaluation  de la cavité pulpaire coronaire et des structures  dentaires  résiduelles associées à diverses considérations [morphologie  de la  dent, radiographie, fêlures coronaires et fractures verticales,  caries,  infiltrations, cavité endodontique, isolement, fonction  occlusale]  sont en faveur de la dépose des restaurations. Cette dépose  suivie de  la mise en place de restauration transitoires adaptées  augmente les  chances de succès du retraitement. 
Cependant  dans les cas de restaurations prothétiques importantes, la  dépose  entraîne des contraintes sévères et ne peut donc être recommandée   systématiquement. Chaque situation clinique doit être évaluée en   fonction du meilleur bénéfice pour le patient. 
Reconstitutions coronoradiculaires et ancrages : 
La dépose est généralement nécessaire mais elle peut compromettre l’intégrité et la résistance de la dent. 
Des  précautions sont à prendre pour éliminer sans détruire et sans   fragiliser. Si les risques sont trop importants, l’abord chirurgical   peut être préférable.
6.2. Accès aux foramin apicaux 
Cette  étape est basée sur la reconnaissance et l’élimination des  matériaux  intracanalaires qui peuvent êtreclassés en 3 catégories : 
• pâtes et ciments canalaires, 
• matériaux semi-solide (gutta-percha), 
• matériaux solides et obstruants (cône d’argents, bris d’instruments). 
L’élimination  de ces obstacles implique la maîtrise de procédés  mécaniques,  physiques et chimiques sélectifs. Cette élimination  détermine la  possibilité de cathétériser le canal et crée les conditions  du succès  thérapeutique. Infinie le canal est repréparé et réobturé. 
Cette  dernière phase concrétise le traitement : elle est soumise aux  mêmes  principes et objectifs qu’un traitement initial : désinfecter et   établir l’herméticité. 
L’élimination  des matériaux solides : cônes d’argent et instruments  fracturés, est  une étape délicate du retraitement endodontique. Elle  n’est pas  toujours couronnée de succès, aussi faut-il, après une analyse   soigneuse du cas, procéder selon une méthodologie précise et codifiée.   L’apport des ultra-sons et du microscope opératoire représente des   atouts précieux qui font aujourd’hui reculer les limites des   possibilités thérapeutiques. 
pâtes et ciments canalaires, 
• matériaux semi-solide (gutta-percha 
1/ Mise en place de la digue :
Indispensable à cause de la toxicité des solvants utilisés. 
2/ Trois produits indispensables : 
Un irriguant : antiseptique et lubrifiant, l’hypochlorite de sodium 
Un chélatant : pour les canaux calcifiés, étroits et en présence de pulpolithes 
L’EDTA ( Largal Ultra, RC Prep, File-Eze, HPU 15, etc…) 
Un solvant : pour dissoudre les matériaux d’obturation intra-canalaire. C’est un produit toxique. 
| Type matériau | Type solvant | 
| Pâtes et ciments canalaires | DPC7® | 
| ENDOSOLV-E® | |
| DESOCCLUSOL® | |
| Xylène | |
| Monocône de Gutta percha ou Résine | DPC7® | 
| ENDOSOLV-E® | |
| DESOCCLUSOL® | |
| Gutta percha condensée | Xylène | 
| Chloroforme | |
| Résine Bakélite | Xylène | 
| ENDOSOLV-R® | |
| RESOSOLV | 
AUTRE SYSTEME
Le  RTE comporte deux phases : la phase de mise en condition coronaire   précède la phase de reconditionnement radiculaire. Cette dernière peut   être réalisée par une séquence spécifique en rotation continue d’une   instrumentation en Nickel-Titane : la séquence R-Endo®, premier concept   global pour le RTE. 
La  ligne R-Endo®, est adaptée aux matériaux d’obturation rencontrés  le  plus souvent lors des RTE : gutta percha et pâte d’obturation. 
DEPOSE CAMERALE DU SOLVANT
Dépose à la précelle 
ou 
Dépose à la pipette
LIME Rm     
Rôle
Rôle
Sert à pointer, fracturer la pellicule dure du matériau d’obturation. 
Permet un centrage et un guidage de l’instrument suivant. 
Dynamique 
Quart de tour en pression apicale, 
Retrait. 
Utilisation comme une dague. 
Re 
Rôle 
Redresse les parois de la cavité d’accès. 
Elimine l’éventuel surplomb dentinaire. 
Agrandit l’espace d’accès pour augmenter la quantité du solvant actif. 
Supprime toutes les contraintes primaires. 
Dynamique 
Contrôle de la pression apicale, arrêter dès que l’instrument force pour entrer. 
Pénétration intra canalaire de 1 à 3 mm sans forcer. 
Remontée en appui pariétal. 
Rm
Renouveler le solvant. 
Repasser Rm pour les mêmes raisons que précédemment. 
Permet  de libérer la lumière canalaire pour que l’instrument suivant  ne  travaille pas avec la pointe, mais avec les spires les plus  coronaires 
R1 
Rôle
Elimination des matériaux dans le 1/3 coronaire. 
Libère les contraintes du 1/3 coronaire. 
Mise en forme pour le passage de l’instrument suivant. 
Dynamique 
Pénétration intra canalaire par actions répétées de poussées apicales contrôlées ("pousser-retenir"). 
Travail du tiers coronaire au début du tiers moyen. 
RINCAGE DES SOLVANTS A L’HYPOCHLORITE
Et élimination des débris. 
PASSAGE D’UNE LIME MMC N°10 21 MM PRE-COURBEE
Recherche de la limite apicale, si accessible sans forcer.   
Ouverture de la lumière canalaire.
A effectuer dans l’hypochlorite.
Si nécessaire alternance de solvant et d’hypochlorite selon appréciation.
Détermination de la longueur atteinte par la MMC.
Si la limite apicale est obtenue par la MMC, mesure de la Longueur de travail LT (Radiographie et/ou électronique).
Ouverture de la lumière canalaire.
A effectuer dans l’hypochlorite.
Si nécessaire alternance de solvant et d’hypochlorite selon appréciation.
Détermination de la longueur atteinte par la MMC.
Si la limite apicale est obtenue par la MMC, mesure de la Longueur de travail LT (Radiographie et/ou électronique).
R2    
Rôle
Elimination des matériaux dans le 1/3 moyen. 
Libère les contraintes du 1/3 moyen. 
Mise en forme pour le passage de l’instrument suivant. 
Dynamique
Si nécessaire dans le solvant (ou dans l’hypochlorite selon appréciation).    
Pénétration intra canalaire par actions répétées de poussées apicales contrôlées ("pousser-retenir").
Pénétration intra canalaire par actions répétées de poussées apicales contrôlées ("pousser-retenir").
Travail du tiers moyen au début du tiers apical, sans aller plus loin que la lime MMC.    
Rinçage à l’hypochlorite.
Rinçage à l’hypochlorite.
RECHERCHE DE LA LIMITE APICALE AVEC MMC
Détermination de la LT (si non atteinte et non réalisée en 7). 
Avec radiographie lime en place ou/et localisateur d’apex électronique. 
R3 
Rôle
Elimination des matériaux dans le tiers apical. 
Mise en forme du tiers apical. 
Dynamique
Dans l’hypochlorite.
Pénétration intra canalaire par actions répétées de poussées apicales contrôlées ("pousser-retenir"). 
Descendre R3 à la limite de travail ou à proximité, selon l’anatomie. 
Rinçage à l’hypochlorite. 
CONTROLE DE LA PERMEABILITE APICALE
A effectuer avec MMC n°10 à LT + 0,5 mm. 
FINITION DE LA MISE EN FORME
APPUI PARIETAL en remontée avec R2 et/ou R3. 
Finition avec RS si le diamètre apical le nécessite. 
Avantages R-Endo® 
R-Endo® : première méthode pour le retraitement endodontique. 
Des  limes spécialement étudiées pour le RTE : conicités, longueurs et  pas  des limes sont adaptés à chaque niveau de l’espace radiculaire. 
Un protocole simple en 5 instruments. 
Une identification rapide et aisée des instruments rotatifs : la couleur du manche correspond à la conicité de l’instrument. 
Efficacité d’élimination des anciens matériaux d’obturation. 
Nettoyage pariétal des canaux radiculaires. 
Respect de la trajectoire canalaire initiale. 
Reproductibilité des résultats. 
La préparation canalaire après R-Endo® permet une obturation selon la méthode habituelle du praticien. 
Simplicité. 
Efficacité. 
Confort. 
Rapidité. 
Sécurité. 
Sérénité. 
PROTAPER
Osez ! la conicité variable…          -  Le  Protaper est un instrument endodontique en nickel-titane, de  conicité  variable, utilisé en rotation continue et destiné à la mise en  forme des  canaux.    
- Le ProTaper peut être utilisé :
• Pour des biopulpectomie
• Pour le traitement endodontique lors de nécrose pulpaire
• Pour les reprises de traitement endodontique
- Le ProTaper peut être utilisé :
• Pour des biopulpectomie
• Pour le traitement endodontique lors de nécrose pulpaire
• Pour les reprises de traitement endodontique
Compte  tenu que le retraitement endodontique est d’un moins bon  pronostic que  le traitement endodontique initial et compte tenu des  lourdes  implications prothétiques des échecs endodontiques, des efforts   particuliers doivent être entrepris sans attendre pour favoriser une   pratique plus préventive de l’endodontie.  
Pour  cela une amélioration de la qualité des soins par une meilleure   formation des praticiens et une rétribution adéquate des soins   endodontiques correspondant au temps et moyens mis en oeuvre sont deux   conditions nécessaires. 
La  formation continue des praticiens est une condition essentielle à  la  mise en oeuvre des bonnes pratiques. Elle est obligatoire pour   l’intégration des connaissances et de leur évolution rapide. La   réactualisation de la nomenclature des actes endodontiques doit tenir   compte des efforts de formation. Elle doit intégrer les évolutions   qualitatives des thérapeutiques, des coûts techniques et du facteur   temps.
BIBLIOGRAPHIE
RECOMMANDATIONS ET RÉFÉRENCES DENTAIRES 1996  
These Pour le DIPLOME D’ETAT DE DOCTEUR EN CHIRURGIE DENTAIREPrésentée et soutenue publiquement le 10 décembre 2001     
par Marion TAULEIGNE
DEPOSE DES ELEMENTS METALLIQUES EMPECHANT LA RTE
par Marion TAULEIGNE
DEPOSE DES ELEMENTS METALLIQUES EMPECHANT LA RTE
L’APPORT  DU MICROSCOPE OPÉRATOIRE LORS DU ETRAITEMENT ENDODONTIQUE  NON  CHIRURGICAL Ely Mandel Maître de conférences des  universités,praticien  hospitalier, sous section Oc- Endodontie, Faculté  de chirurgiedentaire,  Université Paris 7 DenisDiderot 
LES CAHIERS DE L’ADF – N ° 1 0 – 4 e t r i m e s t re 2 0 0 0 19 
 
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